SLAM, SON ET VIDEO

une expérience pilote au CHU

Attention, préparation

L’idée est bien de vivre une expérience dans un espace qui fabrique sa propre énigme. Mon collègue m’a fait part de son souhait de travailler sur la souffrance. Je réponds à cette invitation en proposant une graduation d’exercices qui vont vers le cri , un cri de mots.

Le groupe se compose de neuf jeunes venant de trois services différents accompagnés, d'une infirmière. Les jeunes gens sont rassemblés, silencieux, manifestent quelques airs de complicité pour certains d’entre eux. Enfin, mon collègue musico thérapeute et moi-même.

Je voudrais que la souffrance jaillisse à un moment comme matière, sans que personne n’ai eu l’impression de la solliciter, simplement en parlant de l’intérieur.

Nous parlons d’une aventure où la production d’une œuvre esthétique n’est pas obligatoire. Si elle est une visée pour les uns, le produit fini qu’on transmet à l’extérieur est un dépassement hors limite pour d’autres.

Ainsi n’ai-je pas besoin d’évoquer clairement le cri mais je peux dire : Qu’est ce que vous entendez? Qu’est ce que vous voyez quand vous entendez cette musique ? Pourriez vous la traduire par des mots ?

Le but de ces invitations à écrire est de rendre le patient plus présent à lui-même et de l’entrainer vers une autonomie progressive.

Puis les dires de chacun sortent de façon atone mais d’une présence fortement authentique. J’entends les cris, c'est-à-dire l’expression de la souffrance ; le pari commence à réussir.

L’écriture pourrait-elle remplacer le Tercian ?